- septembre 30, 2021
- Category: Rapport JIACRA
Nouveau rapport du JIACRA sur l’utilisation des antibiotiques et l’antibiorésistance chez les hommes et les animaux
Le 3e rapport du JIACRA (Joint Inter-Agency Antimicrobial Consumption and Resistance Analysis) présente les résultats d’analyses approfondies des données d’utilisation des antibiotiques et d’antibiorésistance de bactéries chez l’homme et l’animal dans l’Union européenne. L’objectif de ces analyses est de rechercher les liens entre l’utilisation d’antibiotiques et l’apparition de résistances chez les bactéries.
Ce dernier rapport du JIACRA étudie les données de 2016 à 2018.
Leurs principales découvertes sont les suivantes :
- L’utilisation d’antibiotiques diminue et est moins importante chez les espèces animales productrices de denrées alimentaires que chez l’homme.
- L’usage de polymyxines (dont fait partie la colistine) augmente en hôpital pour le traitement de bactéries multirésistantes mais a presque diminué de moitié chez les animaux producteurs de denrées alimentaires.
- On observe encore de grandes différences entre les pays membres de l’UE en ce qui concerne les classes antibiotiques utilisées et le degré d’utilisation.
- C’est surtout chez les humains que sont utilisés les aminopénicillines, les 3e et 4e générations de céphalosporines et les (fluoro)quinolones, tandis que chez les animaux producteurs de denrées alimentaires, ce sont principalement les polymyxines (la colistine) et les tétracyclines.
- L’utilisation de carbapénèmes, de céphalosporines de 3e et 4e générations et de (fluoro)quinolones chez les humains est associée à l’apparition de résistance contre ces antibiotiques dans les infections dues à Escherichia coli chez les humains. On a trouvé des associations similaires chez les animaux.
- Des liens ont été établis entre l’utilisation d’antibiotiques chez les animaux et des bactéries antibiorésistantes chez des espèces animales productrices de denrées alimentaires, qui sont à leur tour liées aux bactéries résistant aux antibiotiques chez l'homme. On a par exemple trouvé des associations entre la résistance des bactéries Campylobacter spp. chez les espèces animales productrices de denrées alimentaires et chez les hommes.
Les résultats de ce rapport font supposer que les mesures prises à un niveau national pour réduire l’utilisation d’antibiotiques sont efficaces.
Les agences dont l’étroite collaboration est à l’origine de cerapport, l’EMA (European Medicines Agency), l’EFSA (European Food Safety Authority) et l’ECDC (European Centre for Disease Prevention and Control), appellent à poursuivre les efforts de lutte contre l’antibiorésistance aux niveaux nationaux, européen et mondial et ce, dans tous les domaines de la santé.