Chien et chat

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  • mai 28, 2024
  • Category: Utilisation AB dans le monde

Rapport de l’Organisation mondiale de la Santé animale sur l’utilisation d’antibiotiques chez les animaux


L’Organisation mondiale de la Santé animale (OMSA) a publié son rapport sur l’utilisation de substances antimicrobiennes chez les animaux dans le monde. Le rapport comprend une interprétation de la situation mondiale et régionale à partir des données recueillies au cours des huit cycles annuels de collecte de données (dernières données : septembre 2022 à mai 2023) ; (2) une analyse détaillée de 2021 (quantité totale de substances antimicrobiennes utilisées, normalisée avec l'indicateur de biomasse animale estimée) ; (3) des analyses de tendances pour les années 2019, 2020 et 2021, après l’application de l'indicateur de biomasse animale estimée.

Le degré de participation aux huit cycles de collecte des données a peu changé au fil du temps (152 pays sur 193, soit 79 %), malgré tous les défis en matière de résilience et les priorités concurrentes auxquels sont confrontés les membres de l’OMSA. Les tétracyclines restent la classe d'antimicrobiens la plus utilisée en santé animale dans le monde, et bien que certaines classes d'antimicrobiens considérées comme critiques pour l'utilisation chez l'homme soient encore utilisées, elles ne représentent qu'une petite proportion des antibiotiques utilisés chez les animaux producteurs de denrées alimentaires dans le monde (17 % sur la base de la sixième édition de la liste de l'OMS des antimicrobiens d'importance critique pour la médecine humaine et 7 % sur la base de la dernière liste de l'OMS des antimicrobiens médicalement importants).

En outre, les membres ont pris l'engagement commun de réduire l'usage d’antimicrobiens en médecine vétérinaire. On observe, parmi les 81 membres ayant régulièrement fourni des données entre 2019 et 2021, une augmentation générale de 2 % de l'indicateur utilisé pour suivre les tendances d’utilisation. Cependant 51 de ces 81 pays ont déjà réduit leur utilisation entre 2019 et 2021. L'Afrique a connu une augmentation considérable de 179 % au cours de cette période, tandis que les Amériques, l'Europe et l'Asie et le Pacifique ont diminué leur consommation respectivement de 9 %, 6 % et 0,7 %. Si l'augmentation en Afrique est frappante, une analyse plus approfondie des données communiquées semble indiquer un affinement considérable des systèmes de suivi de l'utilisation des antimicrobiens et donc une plus grande précision des estimations. À l'échelle mondiale, l'augmentation en Afrique n'a pas d'impact significatif sur l’indicateur puisque ce continent ne représente que 10 % de la biomasse et 2 % de la quantité d’antimicrobiens utilisés de ces 81 pays. Les Amériques ainsi que l'Asie et le Pacifique ont par contre un poids plus important, même si les baisses qu’ils ont enregistrées ne sont respectivement que de 9 % et de 0,7 %.

Bien que des progrès considérables aient été réalisés dans la réduction de l'utilisation des antimicrobiens comme facteurs de croissance, cette pratique est encore signalée par près de 20 % des membres de l'OMSA. Plus inquiétant encore, 11 % de ses membres utilisent encore comme stimulateur de croissance au moins un des antimicrobiens les plus prioritaires et d'une importance cruciale pour la médecine humaine, comme la colistine.

Le rapport rappelle à tous les membres qu'il faut réserver l'utilisation des antimicrobiens aux soins et interdire totalement leur utilisation comme facteurs de croissance. Ce processus doit commencer par les antimicrobiens qui sont essentiels pour la santé humaine. En outre, tous les membres de l'OMSA sont invités à communiquer leurs données de manière transparente afin que toutes les parties prenantes puissent évaluer les tendances et les risques et informer à ce sujet.

Grâce au travail continu des membres de l’OMSA, la plate-forme en ligne sur les agents antimicrobiens destinés à être utilisés chez les animaux, ANIMUSE (pour ANImal antiMicrobial USE), est devenue la source la plus complète et la plus fiable des données reflétant la situation mondiale des antimicrobiens à usage animal, représentant en effet près de 80 % des pays du monde et 65 % de la biomasse animale totale de la planète. Ce rapport annuel continuera à fournir une analyse mondiale et régionale essentielle de l'utilisation des antibiotiques chez les animaux et de son évolution au fil du temps, à la mesure de l'évolution des systèmes de collecte de données. En outre, l'OMSA, en collaboration avec l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), vise à renforcer la communication avec d'autres agences nationales, en dehors des services vétérinaires, impliquées dans la collecte des données sur l'utilisation des antimicrobiens dans le secteur de la santé animale. Ce n'est que par la collaboration internationale et la coopération interdisciplinaire que l'OMSA parviendra à lutter contre la résistance aux antimicrobiens et à promouvoir leur utilisation responsable.

Accédez par ce lien au rapport complet de l’OMSA.