Dans ce baromètre, par rapport aux résultats précédents, les tonnages totaux utilisés en volaille (-1.0 tonne) et en porcs (-0.3 tonne) diminuent légèrement alors qu’on observe une légère augmentation en veaux de boucherie (+0.5 tonne). Les volumes utilisés en veaux de boucherie continuent à augmenter légèrement, avec une tonne de plus utilisée sur la période juillet 2023-juin 2024 par rapport à l'année précédente à la même période (juillet 2022-juin 2023).

En termes de kilogrammes de (fluoro)quinolones utilisés, le Baromètre actuel montre une nette diminution chez les volailles (spécifiquement chez les poulets de chair), mais aussi, dans une moindre mesure, chez les veaux de boucherie. Cela dit, l'utilisation dans la volaille reste beaucoup plus élevée (508,3 kg) que le point le plus bas atteint au cours de la période janvier-décembre 2021 (313,1 kg). Chez les veaux de boucherie, la baisse se poursuit déjà pour quelques Baromètres, avec deux fois moins de kilogrammes de (fluoro)quinolones utilisés (32,4 kg) par rapport à la même période il y a un an (65,7 kg), même si cela reste supérieur à la plus faible utilisation mesurée depuis le début de l'enregistrement (25,8 kg sur la période octobre 2020-septembre 2021). Cela montre que, bien que les fluctuations soient une réalité acceptable, un effort continu doit être fait pour minimiser l'utilisation des (fluoro)quinolones. Ce Baromètre montre à nouveau la répartition de l'utilisation des (fluoro)quinolones chez les veaux de boucherie entre l'utilisation par voie orale et l'utilisation par voie injectable. Bien que le nombre total de kilogrammes utilisés ait diminué, le nombre d'exploitations utilisant des (fluoro)quinolones par voie orale a augmenté (+0,9%), de même que le nombre d’exploitations utilisant des (fluoro)quinolones par voie injectable (+1,4%). La majorité des kilogrammes utilisés sont administrés par voie orale.

L'augmentation, certes très légère, du nombre d'exploitations utilisant à nouveau des céphalosporines de 3^e/4^e génération depuis longtemps s'est stabilisée dans ce baromètre.

L'utilisation de la colistine a encore légèrement augmenté chez les volailles (poules pondeuses) (203 kg) par rapport à la même période il y a un an (136 kg). Chez les porcs, l'utilisation stagne, tandis que chez les veaux de boucherie, quasiment aucune utilisation de colistine n’a été enregistrée.

Le Baromètre suit également les résultats d'utilisation dans le cadre des « trajets de réduction » (= valeurs limites pour le nombre de jours de traitement sur 100 (le BD₁₀₀) fixées au niveau de l’exploitation) pour les secteurs des porcs, des poulets de chair et des veaux de boucherie. Une nouveauté depuis le Baromètre précédent est l’inclusion des utilisateurs zéro dans les résultats. Les utilisateurs zéro sont des exploitations actives pour lesquelles des animaux sont enregistrés, animaux qui sont donc « à risque » d'être traités avec des antibiotiques, mais pour lesquels aucune utilisation d'antibiotiques n'a été enregistrée dans Sanitel-Med. Cela a principalement un impact sur les résultats des poules pondeuses car, dans ce secteur, la majorité des exploitations n’utilisent pas d’antibiotiques.

Les figures montrant l’évolution de la quantité d'antibiotiques utilisés chez les porcs, dans le cadre des objectifs sectoriels de BD₁₀₀, font plutôt état d’une stagnation. Chez les poulets de chair, il y a une légère diminution du BD₁₀₀ dans l’ensemble de la population de référence. Les valeurs du BD100 avaient également légèrement diminué dans le Baromètre précédent. Par conséquent, 81 % des exploitations se trouvent désormais dans la zone verte (avec une valeur moyenne du BD100 inférieure à la valeur d'attention 5). Chez les veaux de boucherie, l'augmentation des valeurs BD100 déjà constatée dans le Baromètre précédent se poursuit. Le pourcentage d'exploitations vertes, jaunes et rouges reste plutôt stable dans les autres secteurs animaux.

Les données relatives au nombre total de tonnes d'antibiotiques utilisés par couleur de benchmarking montrent que, tant pour les veaux de boucherie que pour les porcs, l'utilisation d'antibiotiques dans les catégories d'animaux en rouge pèse encore lourdement sur l'utilisation totale dans ces secteurs. Bien que seulement 7,7 % des exploitations de porcs détiennent une ou plusieurs catégories animales qui sont en rouge, ce sont 10,2 tonnes (soit 19,0 %) de l’utilisation totale d’antibiotiques chez les porcs qui sont utilisées pour leurs catégories animales rouges. Le dernier graphe montre que les exploitations rouges sont responsables de manière disproportionnée de l’utilisation d’antibiotiques dans chacune des quatre catégories de porcs. Chez les veaux de boucherie, ce sont 7,9 % d’exploitations rouges qui sont responsables de 1,7 tonne (=12,9 %) de l’utilisation totale d’antibiotiques du secteur (13,2 tonnes). Cela souligne l'importance d'un suivi et d'un accompagnement stricts des élevages en zone rouge afin de réduire l'utilisation globale dans le secteur.

En annexe, vous trouverez les chiffres du Baromètre

Le Baromètre montre chaque trimestre la quantité totale, enregistrée dans Sanitel-Med, d’antibiotiques utilisés (en tonnes) en un an par espèce animale, en avançant à chaque publication d’un trimestre (« trimestre glissant »). Outre l'utilisation totale, trois familles d'antimicrobiens jouant un rôle important en médecines humaine et vétérinaire sont également mises en évidence, à savoir les polymyxines (colistine) et les familles ayant un code couleur d’AMCRA rouge (les antibiotiques d’importance critique), à savoir les (fluoro)quinolones et les céphalosporines de 3^e et 4^e génération. Pour donner une idée de la part couverte par SANITEL-MED de l'utilisation totale des AB à usage vétérinaire, chaque figure mentionne à titre indicatif le nombre de tonnes ou de kg vendus en Belgique en 2023, selon les données de BelVet-SAC. Ces chiffres de synthèse ne sont pas normalisés en fonction de la biomasse. Les chiffres du Baromètre sont des chiffres absolus (tonnes, kg). Comme la biomasse de chaque espèce animale augmente ou diminue de quelques pourcents chaque année, ces chiffres ne peuvent pas servir de référence pour l’utilisation des antibiotiques chez les espèces animales. L’évolution de quelques percentiles est par ailleurs présentée pour chaque espèce et catégorie animales, ce qui décrit la distribution du BD₁₀₀ dans les exploitations des groupes de référence du benchmarking. Enfin, le pourcentage d'exploitations dans les différentes zones de couleur et la masse totale d'antibiotiques ventilée par couleur de benchmarking sont également présentés.