Porcs

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  • juin 9, 2022
  • Category: Rapport WOAH

L’OMSA (alias OIE) fait un rapport sur l’utilisation d’antibiotiques chez les animaux dans le monde


L’organisation mondiale de la santé animale (OMSA, anciennement l’OIE) fait état de l’utilisation d’antibiotiques chez les animaux dans tous les pays membres de l’organisation. C’est le 6e rapport qu’elle publie et qui intègre autant de données, 157 pays lui ayant en effet transmis leurs chiffres d’utilisation d’antibiotiques chez les animaux en 2020. Les tétracyclines restent en tête des classes d’antibiotiques utilisées au niveau mondial en médecine vétérinaire et, bien que certaines classes considérées comme cruciales pour la santé humaine soient encore utilisées, elles ne représentent qu’une faible partie de l’ensemble des antibiotiques employés. 69 % des pays participants déclarent ne pas utiliser de substances antimicrobiennes pour stimuler la croissance. On observe aussi un net progrès en ce qui concerne l’arrêt de l’utilisation de quelques antibiotiques d’importance critique à haute priorité majeure, comme la colistine. L’utilisation d’antimicrobiens chez les animaux producteurs de denrées alimentaires, exprimés en kilogrammes de biomasse animale, continue à diminuer de manière globale. Tous les pays participants ont fait d’importants progrès mais des efforts restent à faire pour atteindre une utilisation durable.

Les conclusions principales pour 2020 sont les suivantes :

  • 69 % (108 sur 157) des pays participants n’utilisent plus d’antibiotiques pour stimuler la croissance des animaux. Des 40 pays (26 %) déclarant encore en utiliser dans ce but, 68 % sont  situés en Amérique (du Nord et du Sud), en Asie et en particulier en Extrême Orient ainsi qu’en Océanie.

Ce 6e rapport examine en particulier les quantités de substances antimicrobiennes utilisées en 2018 :

  • Les antibiotiques les plus employés chez les animaux sont les tétracyclines (40,5 % de la quantité totale utilisée), les pénicillines arrivant en deuxième position (14,1 %). Ces deux classes entrent dans la catégorie des antimicrobiens vétérinaires d’importance critique de l’OMSA, c’est-à-dire la catégorie la plus importante de sa classification. Les 21 autres classes d’antibiotiques citées se partagent les 45 pour cent restants des produits utilisés. Il est important de noter que les macrolides représentent moins de 9 % du total des antibiotiques utilisés.
  • Le rapport exprime l’utilisation des antibiotiques en kilogrammes de biomasse animale. Avec cet indicateur et selon les chiffres communiqués par 106 pays, ce sont chez les bovins qu’on utilise le plus d’antibiotiques (43 %). Viennent ensuite les porcs (20 %) et la volaille (18 %). Les animaux aquatiques, dont près de deux tiers sont constitués des poissons d’élevage, utilisent 7 % des antibiotiques rapportés.

Le rapport commente aussi la tendance de l’utilisation dans les 72 pays qui ont fourni une grande quantité d’informations entre 2016 et 2018. Ce sont toujours les kilogrammes de biomasse animale qui sont pris en compte pour les analyses. Les résultats principaux sont les suivants :

  • Les données rassemblées, qui concernent 65 % de la masse animale mondiale, montrent une baisse de 27 % en mg d’antibiotiques utilisés par kg entre 2016 (120 mg/kg) et 2018 (88 mg/kg). Cette tendance a été constatée dans toutes les régions prises en compte par l’OMSA et confirme la diminution déjà observée dans le rapport précédent. Elle indique la présence d’une évolution positive généralisée au niveau mondial et stable.
  • Quand on considère la tendance par classe d’antibiotiques, on est frappé par la baisse d’utilisation des tétracyclines (21 %), la classe la plus utilisée en médecine vétérinaire, considérée par l’OMSA comme des agents antimicrobiens d’importance critique en médecine vétérinaire (VCIA), des macrolides (43 %), VCIA pour l’OMSA et d’importance critique à haute priorité pour l’OMS, de même que des polypeptides (62 %, agents antimicrobiens très importants en médecine vétérinaire (VHIA) pour l’OMSA et pour l’OMS, d’une part « importants », pour la bacitracine, et « d’importance critique à haute priorité » pour la colistine.