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  • mars 19, 2019
  • Category: Réduction de l'utilisation des antibiotiques

Recherche sur les effets d’une alimentation sans antibiotiques sur la santé et la croissance des porcelets élevés en batterie et des porcs d’engraissement : les différences avec les porcelets qui ont reçu des antibiotiques sont minimes


Les porcelets en batterie ont été répartis en deux groupes. On a donné aux porcelets d’un des groupes des antibiotiques via la nourriture pendant toute la période où ils sont restés en batterie, l’autre groupe a reçu une alimentation sans antibiotiques. Les porcelets qui sont tombés malades ont été traités avec un antibiotique individuellement. Les porcelets auxquels des antibiotiques ont été administrés via la nourriture ont montré une croissance plus élevée (p=0.018 : différence significative) et ont plus mangé (p=0.048 : différence significative) lors de la première partie de la période en batterie (de l’âge de 28 à 60 jours) que les porcelets qui n’avaient pas reçu d’antibiotiques, mais la conversion alimentaire était identique dans les deux groupes (1.48 par rapport à 1.52 pour les porcelets respectivement sans et avec antibiotiques). La mortalité n’a pas différé dans les deux groupes pendant la période en batterie (p=0.806 : différence non significative).

Malgré les différences de croissance et de prise de nourriture constatées pendant la période en batterie, les porcelets sans antibiotiques ont eu une croissance similaire pendant la période d’engraissement à celle des porcelets ayant eu des antibiotiques (croissance moyenne quotidienne : 865.4 par rapport à 882.2 chez les porcelets respectivement sans et avec antibiotiques). La mortalité était toutefois un peu plus élevée chez les porcs d’engraissement n’ayant pas reçu d’antibiotiques, mais les différences n’étaient pas significatives (p=0.099).

Les porcelets qui n’avaient pas reçu d’antibiotiques via l’alimentation ont été traités individuellement plus fréquemment durant la période en batterie (25 % par rapport à 13,8 % ; p<0,001 : différence significative), mais cette différence a disparu chez les porcs d’engraissement (34,1 % par rapport à 31,2 % chez les porcs d’engraissement respectivement sans et avec antibiotiques ; p=0.406 : différence non significative).

Les effets des deux types d’alimentation sur la santé ont également été suivis à l’abattoir. Les scores des poumons et le nombre de porcs abattus présentant une pneumonie enzootique, une pleurésie, une pneumonie à Actinobacillus pleuropneumoniae (APP) et des abcès dans chacun des deux groupes ont été comparés. Les scores attribués aux poumons pour les pleurésies et les pneumonies enzootiques ne différaient pas, que les porcs aient pris des antibiotiques ou non durant la période de batterie. Le pourcentage de porcs présentant une pneumonie enzootique, une pleurésie, une APP et des abcès ne différait pas non plus.

Les auteurs de cette étude ont conclu que seules des différences minimes pouvaient être constatées au niveau de la santé et de la croissance entre les porcelets ayant reçu des antibiotiques et les autres, de même qu’entre les porcs d’engraissement ayant eu une nourriture aux antibiotiques quand ils étaient en batterie et ceux qui n’en avaient pas eu. L’abandon de l’administration d’antibiotiques aux porcelets en batterie via l’alimentation peut en outre être compensé par l’administration parentérale d’antibiotiques à l’animal malade. La gestion de la densité d’occupation, du climat, l’hygiène, etc. peuvent optimiser la santé des animaux dans l’exploitation et contribuer ainsi à minimaliser les risques de maladie lorsque les antibiotiques ne sont plus administrés via la nourriture.

Source : Removing prophylactic antibiotics from pig feed: how does it affect their performance and health? Diana et al., 2019, BMC Veterinary Research 15:67