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  • mars 19, 2019
  • Category: Rapportage de l'OIE sur la consommation mondiale d'antibiotiques

L’Organisation mondiale de la Santé animale publie son troisième rapport sur l’utilisation de substances antimicrobiennes chez les animaux


L’Organisation mondiale de la Santé animale (OIE) a publié en février dernier son troisième rapport sur l’utilisation de substances antibactériennes chez les animaux dans le monde . Ce nouveau rapport fournit une mise à jour des données d’utilisation des antibiotiques dans le monde entre 2015 et 2017 par rapport à la biomasse des animaux. Le précédent rapport datait de 2016 et montrait les données de 2010 à 2015. L’OIE rassemble ces données auprès des pays souhaitant participer volontairement à l’initiative. 155 pays ont participé à la dernière enquête, nombre en hausse par rapport aux premières études auxquelles avaient pris part 130 pays en 2012 et 146 en 2015 (n=181). Ce succès indique une conscience accrue au niveau mondial de l’importance du suivi des données d’utilisation des antibiotiques .

Malgré les différences de croissance et de prise de nourriture constatées pendant la période en batterie, les porcelets sans antibiotiques ont eu une croissance similaire pendant la période d’engraissement à celle des porcelets ayant eu des antibiotiques (croissance moyenne quotidienne : 865.4 par rapport à 882.2 chez les porcelets respectivement sans et avec antibiotiques). La mortalité était toutefois un peu plus élevée chez les porcs d’engraissement n’ayant pas reçu d’antibiotiques, mais les différences n’étaient pas significatives (p=0.099).

Les porcelets qui n’avaient pas reçu d’antibiotiques via l’alimentation ont été traités individuellement plus fréquemment durant la période en batterie (25 % par rapport à 13,8 % ; p<0,001 : différence significative), mais cette différence a disparu chez les porcs d’engraissement (34,1 % par rapport à 31,2 % chez les porcs d’engraissement respectivement sans et avec antibiotiques ; p=0.406 : différence non significative).

Les effets des deux types d’alimentation sur la santé ont également été suivis à l’abattoir. Les scores des poumons et le nombre de porcs abattus présentant une pneumonie enzootique, une pleurésie, une pneumonie à Actinobacillus pleuropneumoniae (APP) et des abcès dans chacun des deux groupes ont été comparés. Les scores attribués aux poumons pour les pleurésies et les pneumonies enzootiques ne différaient pas, que les porcs aient pris des antibiotiques ou non durant la période de batterie. Le pourcentage de porcs présentant une pneumonie enzootique, une pleurésie, une APP et des abcès ne différait pas non plus.

Les auteurs de cette étude ont conclu que seules des différences minimes pouvaient être constatées au niveau de la santé et de la croissance entre les porcelets ayant reçu des antibiotiques et les autres, de même qu’entre les porcs d’engraissement ayant eu une nourriture aux antibiotiques quand ils étaient en batterie et ceux qui n’en avaient pas eu. L’abandon de l’administration d’antibiotiques aux porcelets en batterie via l’alimentation peut en outre être compensé par l’administration parentérale d’antibiotiques à l’animal malade. La gestion de la densité d’occupation, du climat, l’hygiène, etc. peuvent optimiser la santé des animaux dans l’exploitation et contribuer ainsi à minimaliser les risques de maladie lorsque les antibiotiques ne sont plus administrés via la nourriture.

Source : Removing prophylactic antibiotics from pig feed: how does it affect their performance and health? Diana et al., 2019, BMC Veterinary Research 15:67