C'est la quatrième fois que le Baromètre inclut les résultats relatifs aux animaux d'élevage, de sélection et de reproduction pour les poules, les dindes et les bovins laitiers et de boucherie. Le nombre total de tonnes d'antibiotiques utilisées pour tous les types d'animaux suivis a diminué de 3,9 tonnes entre la période de juillet 2024 à juin 2025 et la précédente, allant d’avril 2024 à mars 2025. Quant à l'utilisation totale pour les porcs, les poulets de chair, les poules pondeuses et les veaux de boucherie, celle-ci a diminué de 5,5 tonnes par rapport à il y a un an. Il est positif de constater que l'utilisation d'antibiotiques diminue pour toutes les espèces animales suivies. Les porcs arrivent en tête, avec une baisse totale de 2,7 tonnes par rapport aux résultats du Baromètre précédent et une baisse de 5,3 tonnes par rapport à il y a un an. L'utilisation d'antibiotiques diminue également de manière appréciable chez les veaux de boucherie (-0,6 tonne) et les bovins de boucherie (-0,4 tonne) par rapport aux résultats du Baromètre précédent.

Il convient de garder à l'esprit que ces derniers chiffres de l'utilisation d'antibiotiques présentés dans le Baromètre sont des données non standardisées pour la population animale (ou les changements dans celle-ci). Les résultats du BD₁₀₀, qui tiennent compte au niveau de l'exploitation du nombre de kilos des animaux susceptibles d'être traités avec des antibiotiques, sont également majoritairement positifs. Pour les porcelets sevrés, par exemple, la valeur du 90^e centile, qui indique les 10 % d'utilisateurs les plus importants, affiche une baisse de près de 5 % par rapport au Baromètre précédent et de 11 % par rapport à l’année précédente. L'utilisation diminue également pour les autres catégories de porcs, résultant en une augmentation de la proportion d'exploitations ayant obtenu un résultat de benchmarking vert pour chaque catégorie de porcs ; chez les porcelets sevrés, on a par exemple 67 % d’exploitations en zone verte et chez les porcs d’engraissement, 70 %. La proportion d'exploitations ayant obtenu un résultat de benchmarking rouge a diminué à 5 % pour les porcelets sevrés et pour les porcs d’engraissement.

L'utilisation d'antibiotiques chez les poulets de chair, qui avait enregistré une belle baisse l'année dernière, a stagné par rapport au Baromètre précédent, avec une diminution du pourcentage des exploitations ayant obtenu un résultat de benchmarking vert (de 88 % à 86 %), mais aussi une légère baisse du pourcentage d’exploitations ayant obtenu un résultat de benchmarking rouge (de 0,7 % à 0,4 %). Dans les autres catégories de volailles, les résultats ont été mitigés, et les dindes en particulier doivent être signalées comme une catégorie où l'utilisation d'antibiotiques reste élevée.

Chez les veaux de boucherie, le pourcentage d'exploitations ayant obtenu un résultat de benchmarking vert a augmenté de 1 % par rapport au précédent Baromètre et de 8 % par rapport à l’année précédente. Le pourcentage d'exploitations ayant obtenu un résultat de benchmarking jaune (-5 % au cours de l'année écoulée) et rouge (-3 % au cours de l'année écoulée) a diminué proportionnellement. Tant pour les bovins laitiers que pour les bovins viandeux, la valeur du BD₁₀₀ du 90^e percentile a diminué par rapport au Baromètre précédent dans les catégories les plus importantes (les veaux de 0 à 3 mois et les vaches adultes). Toutefois, le pourcentage élevé d'exploitations qui n'enregistrent pas leur utilisation d'antibiotiques reste un sujet de préoccupation dans ces secteurs, en particulier chez les bovins viandeux (47,4 %).

Un point négatif dans ce Baromètre est l'augmentation de la quantité de (fluoro)quinolones utilisés, en particulier chez les poulets de chair (+53 kg par rapport au total utilisé en 2024, soit une augmentation de 12 %) et chez les veaux de boucherie (+8,5 kg par rapport au Baromètre précédent, soit une augmentation de 40 %). Chez les veaux de boucherie, le nombre d'exploitations utilisant ces substances a toutefois continué à baisser, avec une diminution de près de 50 % par rapport à il y a un an. L'utilisation des céphalosporines de 3^e et 4^e générations, principalement employées chez les bovins dans des produits intramammaires ayant un code de couleur orange, a diminué de 3,7 tonnes (-6 % par rapport au Baromètre précédent). L’utilisation de colistine a également diminué, tant chez les porcs que chez les volailles et les bovins, avec une baisse totale de 153 kilos par rapport au Baromètre précédent (-11 %). Ici aussi, il convient de souligner que ces chiffres concernent des données d'utilisation non standardisées.

Les figures du Baromètre se trouvent en annexe.

Le Baromètre montre l'utilisation totale annuelle d'antibiotiques enregistrée par espèce animale dans SANITEL-MED, exprimée en nombre de tonnes, en avançant à chaque publication d’un trimestre. Outre l'utilisation totale, trois familles d'antimicrobiens jouant un rôle important en médecines humaine et vétérinaire sont également mises en évidence, à savoir les polymyxines (colistine) et des antibiotiques d’importance critique, les (fluoro)quinolones et les céphalosporines de 3^e et 4^e générations. Pour donner une idée de la part couverte par SANITEL-MED de l'utilisation totale des AB à usage vétérinaire, chaque figure mentionne à titre indicatif le nombre de tonnes ou de kilos vendus au niveau des titulaires d’agrément et des fabricants d’aliments composés en Belgique, selon les données les plus récentes de BelVet-Sac. Ces chiffres de synthèse ne sont pas normalisés en fonction de la biomasse. Les chiffres du Baromètre sont des chiffres absolus (tonnes, kilos). Comme la biomasse de chaque espèce animale augmente ou diminue de quelques pourcents chaque année, ces chiffres ne peuvent pas servir de référence pour l’utilisation des antibiotiques chez les espèces animales. L’évolution de quelques percentiles est par ailleurs présentée pour chaque espèce et catégorie animales, ce qui décrit la distribution du BD₁₀₀ dans les exploitations des groupes de référence pour le benchmarking. Enfin, le pourcentage d'exploitations dans chaque zone de couleur et le nombre total de tonnes d'antibiotiques par zone de couleur du benchmarking sont également indiqués.